Dune 1, de Frank Herbert

Qui n’a jamais entendu parler de Dune de Frank Herbert ? Ce cycle est un tel monument de la science-fiction qu’il en deviendrait presque intimidant. Et c’est à la fois cette aura extraordinaire de l’œuvre que je ne pouvais pas me permettre de ne pas aimer et la petite pavasse de 800 pages qu’est ce premier tome qui m’ont longtemps faite hésiter à me lancer. Dune, c’est de la SF à l’ancienne que je craignais de ne pas aimer : trop complexe ? trop lent ? trop vieilli ? ou tout simplement trop d’attentes de ma part ? Tout ça et plus encore me faisait craindre de passer à côté de l’œuvre, de ne pas accrocher. Et pourtant, la magie a opéré.

La famille Atréides a été nommée par l’empereur pour gouverner la planète Arrakis, surnommée planète Dune du fait de son aspect principalement désertique. Le duc Leto, sa conjointe dame Jessica et leur fils Paul s’installent donc sur cette planète inhospitalière mais derrière cette nomination, des jeux de pouvoir sont à l’œuvre. La planète recèle une immense richesse : l’épice, une poudre prisée par les puissants pour ses effets régénérateurs. Pour récolter cette épice, il faut affronter les terribles vers des sables géants, mais ce ne sont peut-être pas leurs plus grands ennemis sur cette planète.

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Démiurgie & humanité

On parle d’auteurs démiurges quand ils sont créateurs d’univers, et c’est exactement ce que fait Frank Herbert avec Dune : le sujet central de ce premier roman (et probablement de son cycle entier, mais ça je ne le saurai qu’en lisant la suite), ce ne sont pas tant ses héros que l’univers dans lequel ils évoluent. Frank Herbert met en place tout un univers avec des planètes aux caractéristiques variées, avec des populations propres à chacune, avec un système politique complexe, avec des religions, des mythes, des légendes, des croyances, des Histoires, des jeux de pouvoirs… L’univers est d’une richesse incroyable. Arrakis, la planète qui se retrouve au centre des enjeux de l’intrigue, est développée dans ses moindres détails, avec un écosystème équilibré, des problématiques socio-politiques et des peuples qui évoluent avec leur environnement.

Et à côté de cet univers ultra-développé, les personnages du roman font presque pâle figure. Même s’il fait un bon héros en soit, Paul est assez peu marquant dans le roman : il est la figure classique de l’élu, celui désigné par les légendes qui va faire basculer l’Histoire, mais reste assez lisse au-delà de ça. Le personnage est un peu trop parfait, un peu trop porté par son destin pour être véritablement remarquable. D’autres personnages, autour de lui, sont nettement plus marquants. Néanmoins, l’auteur ne s’échine pas tant à décrire des individualités que des mouvements de masse ; les personnages sont avant tout des symboles à travers lesquels ce sont les différentes voies ouvertes à l’humanité qui se dessinent.

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Le mot de la fin

Le premier tome du cycle Dune de Frank Herbert est un véritable livre-univers, bourré d’actions liées à des enjeux socio-politiques qui accrochent le lecteur dès le premier chapitre. Les personnages sont loin d’être le point fort de ce roman et pourtant, on ne s’y ennuie pas une seule seconde : ce qu’on attend de lire, ce n’est pas tant le destin des personnages mais bien le destin de la planète Dune elle-même. Un début très accrocheur malgré sa longueur et qui donne envie de se plonger dans les tomes suivant (mal ?)heureusement beaucoup plus courts.

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4 réflexions sur “Dune 1, de Frank Herbert

  1. J’avais peur en commençant ce premier tome, et s’il a fallu que je m’habitue à toute la richesse et la complexité de l’univers, j’ai finalement totalement adhéré à ce roman. Je suis très admirative de tout ce que Frank Herbert a construit avec cette saga, et maintenant que j’ai vu le film, j’ai très envie de lire prochainement le tome 2.

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