L’Épée de Vérité 7, de Terry Goodkind

On prend les mêmes et on recommence ? Pas tout à fait ! Car avec le septième tome de L’Épée de Vérité : Les Piliers de la Création, Terry Goodkind fait un pari osé, celui de nous priver quasi intégralement de nos héros favoris. Un pari qui, pour ma part, a eu un peu de mal à payer.

Alors qu’on quitte Richard et Kahlan enfin réunis dans le Nouveau Monde, ce septième tome nous envoie en plein cœur de D’Hara à la rencontre de Jensen, une jeune femme qui fuit le Seigneur Rahl depuis sa plus tendre enfance. Entre peur et haine, elle n’a qu’une seule certitude : la famille Rahl incarne le mal absolu, un mal qu’il faut détruire pour mettre fin à la tyrannie qui règne en D’Hara.

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Changements & perspectives

Dans le tome 5, déjà, l’auteur nous faisait passer une bonne partie du roman avec de nouveaux personnages. Dans ce tome 7, ce sont même 90% de l’œuvre (sans exagération, promis) que nous passons à suivre des héros inconnus au bataillon. Ce choix, bien sûr, n’est pas anodin. Quand on sait que la force de l’œuvre tient en partie à ses héros auxquels nous nous sommes attachés au fil des tomes, il s’agit là d’un pari risqué. Mais ce changement de point de vue permet d’aborder de nouvelles perspectives. Car le meilleur moyen de combattre son ennemi est de le comprendre, et en adoptant le point de vue des opposants de Richard, on en apprend beaucoup sur eux. Au-delà de la guerre, on découvre donc les individualités qui forment les rangs ennemis.

Et par la même occasion, on découvre de nouvelles perspectives. Si, jusqu’ici, nous percevions les alliés de l’Ordre, soit comme des brutes épaisses, soit comme des fanatiques abrutis, là nous avons une héroïne qui est partisane de l’Ordre pour la seule raison de défendre le monde de la tyrannie de l’être dangereux et maléfique que représente le Seigneur Rahl à ses yeux. Victime des agissements de Darken Rahl,dont Richard a pris la place en le tuant, et relativement isolée de la société, Jensen a développé une peur persistante du Seigneur Rahl, quel que soit son prénom. Car, pour elle, le « Seigneur Rahl » n’est plus un homme mais un symbole : celui du mal personnifié. En jouant sur ses peurs et son ignorance, y ajoutant quelques mensonges assez proches de la réalité pour être crédibles, il est alors facile de l’encourager à développer une haine farouche, à la limite de l’endoctrinement, contre un Richard qui ne lui a pourtant rien fait.

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Le mot de la fin

Alors, Terry Goodkind a-t-il réussi son pari avec ce septième tome ? Pour moi, la réponse est en demie-teinte. Si j’ai finalement réussi à me prendre à l’histoire et à apprécier la fin du roman, j’ai tout de même passé une première moitié de lecture très laborieuse. Ce que l’on veut lire, en continuant L’Épée de Vérité, c’est le destin de nos héros, que l’on a l’impression de perdre de vue beaucoup trop longtemps pendant ce tome. Cependant, Jensen et les autres personnages qui l’entourent dans ce tome sont vraiment intéressants à découvrir. Même si le manichéisme, malheureusement, reste excessivement présent dans la saga, on arrive à découvrir des motivations, des points de vue et des perspectives différents. Et ça, c’est rafraîchissant. Pour autant, j’ai tout de même hâte de retrouver nos héros principaux dans un prochain tome, je l’avoue.

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