Jolis jolis Monstres, de Julien Dufresne-Lamy

J’ai découvert ce livre grâce aux bons conseils de la blogosphère et c’est le Petit Pingouin Vert qui m’aura donné le coup de grâce avec son podcast : une envie irrépressible de lire Jolis jolis Monstres de Julien Dufresne-Lamy est née. Cette envie, je l’ai concrétisée fin 2020 (j’attends la magnifique édition poche, je l’avoue !) et j’en ai développé un amour véritable pour cette lecture qui remue notre humanité tout au fond de nous.

Il y a 30 ans, James était l’une des drag-queens les plus courues de New-York, frayant avec toutes les stars de l’époque. Aujourd’hui, James est retombé dans l’oubli et pense cette vie derrière lui. Cependant, au détour d’un comptoir, il rencontre Victor, jeune homme qui s’est pris de passion pour le drag un peu par hasard, et revit avec émotion ses années drags au fil de son récit.

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Drag-queens d’hier et d’aujourd’hui

Grâce à une imbrication de points de vue, le roman nous raconte l’histoire du monde des drag-queens new-yorkaises des années 70 à nos jours. Ce sont deux personnages très différents qui se rencontrent autour d’un comptoir de bar mais qui sont réunis par une passion commune : le drag. Ce récit fictionnel est articulé autour de ces deux personnages représentant deux époques diamétralement différents mais aussi complémentaires. Un façon, entre autres, de représenter la variété des personnalités qui peuvent s’exprimer dans cet art qui accepte tous ceux et toutes celles qui s’en donnent les moyens.

A travers le récit de James, on suit l’évolution du drag d’hier jusqu’à celui d’aujourd’hui : un drag fondé sur des rejetés, des éprouvés, qui se rencontrent et s’épaulent pour former de véritables familles. Puis avec les ambitions de Victor, on découvre les prémices de celui de demain : un drag qui conserve toutes ses valeurs d’ouverture d’esprit, de soutien et de tolérance mais qui n’est plus restreint à une communauté vouée à être mise à l’écart ; un drag qui se popularise, devient grand public et révèle les stars de l’ombre en icônes de lumière qu’elles ont toujours été.

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Le mot de la fin

L’écriture de Julien Dufresne-Lamy est de celles qui marquent. Le style est épuré, le mot incisif et l’émotion vive. Jolis jolis Monstres nous initie à une culture trop souvent oubliée et qui est pourtant celle de toute une partie de la population qui ne se retrouvait nulle part ailleurs mais qui revendiquent aujourd’hui une place plus que méritée.

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