Les Carnets de Cerise 4, de Chamblain et Neyret

    Inlassable, je continue ma lecture de la saga BD Les Carnets de Cerise de Joris Chamblain et Aurélie Neyret avec ce quatrième tome, La Déesse sans visage (revoir les tome 1, tome 2, tome 3). J’ai pourtant eu plus de mal à rentrer dans ce nouveau tome, ressentant une distance que je n’avais pas eu jusqu’alors avec l’histoire. Mais c’était sans compter sur la virtuosité de notre duo de bédéistes, qui a su m’embarquer malgré moi jusqu’à un dénouement qui m’a fait monter les larmes aux yeux.

      Cerise est plus que jamais déconnectée de sa maman, incapable de lui dire ce qu’elle a sur le cœur. Heureusement, sa maman lui a réservé un séjour rempli d’énigmes pour son anniversaire et elles comptent toutes deux sur ce moment privilégié à enquêter ensemble pour réussir enfin à se parler.

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Dépaysement & poursuite

      Dans ce nouveau tome, on prend plaisir à voir Cerise et sa maman changer de cadre pour quelques jours de vacances à la mer. Comme toujours, la vie de Cerise est centrée sur l’enquête et l’aide d’autrui mais, cette fois, elle est soutenue en ce sens par sa maman qui lui offre l’occasion d’assouvir ses passions dans un cadre sain (sans intrusion dans la vie d’étrangers, comme l’a fait Cerise dans le passé) : un jeu grandeur nature dans le manoir aux cent mystères. Loin des tensions quotidiennes, mère et fille renouent des liens qu’on avait vus mis à mal dans les tomes précédents et tentent de se reconstruire une relation apaisée.

     Pourtant, les travers de Cerise la rattrapent malgré elle et le duo semble poursuivit par les fantômes de son passé. Bien loin de se rapprocher comme elles l’espéraient toutes deux, leur relation est une nouvelle fois gâtée par ces non-dits qu’elles trimballent comme un fardeau. Ce changement de cadre ne sonne dès lors plus que comme une fuite en avant. Les bédéistes parviennent ainsi à nous faire ressentir à la fois toute la tendresse de leur relation et toute la douleur accumulée qui gronde en elles. Un mélange bouillonnant qui éclate inévitablement mais qui nous permet d’espérer une approche plus sereine pour la fin de la saga qui approche à grands pas.

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Le mot de la fin

     Malgré une entrée en matière réticente, Les Carnets de Cerise ont une fois de plus su me prendre par la main pour m’entraîner dans leur univers doux et régressif à souhait. Avec ce quatrième tome, on entre plus profondément dans la psychologie de l’enfant ; une enfant qui se cache derrière le jeu de l’enquête pour aider les autres afin d’oublier qu’elle n’arrive pas à s’aider elle-même. Fort et touchant, La Déesse sans visage nous apporte un nouveau tourbillon d’émotions entre rire et larmes.

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