L’Héritage du Rail, de Morgan Of Glencoe

Le premier tome de La Dernière Geste : Dans l’Ombre de Paris de Morgan Of Glencoe avait été l’un de mes petits plaisirs littéraires 2019. La sortie du deuxième tome, L’Héritage du rail, en 2020 était donc évidemment un incontournable pour moi. Les attentes étaient hautes après un premier tome excellent. Elles le seront désormais plus encore pour le tome 3 à venir.

Suite directe du premier tome, L’Héritage du Rail commence en plein bouleversement avec une Yuri de nouveau prisonnière de sa condition et des petits Rats bien éprouvés : éparpillés, blessés, en deuil, en quête de vengeance ou de sens. C’est sur le Rail que nous les retrouvons, dernier ilot de sécurité que nous avions commencé à découvrir dans le tome 1.

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Un tome pivot, entre transition et évolution

L’Héritage du Rail présente l’extrême ambiguïté de nous donner l’impression de faire une pause pour souffler tout en continuant à dérouler son intrigue tambour-battant. En effet, dans ce deuxième tome, on ressent un effet de transition : l’intrigue, les personnages et tout le roman prennent du recul sur eux-mêmes et les évènements du premier tome pour évoluer vers le troisième tome. Le livre est construit comme une introspection qui prend le temps de réfléchir sur lui-même. Les personnages évoluent, grandissent, gagnent en maturité. Yuri cesse d’être la petite fille surprotégée tour à tour par son père, son fiancé ou sa communauté pour apprendre à devenir femme et faire ses propres choix ; Bran se défait des affres de la colère qui l’enfermaient dans son passé pour apprendre la sérénité ; Pyro renonce à l’insouciance de l’adolescence pour découvrir les responsabilités d’un jeune adulte… Et toute l’intrigue est basée sur un chemin parcouru sur le Rail, interrompu temporairement jusqu’à pouvoir reprendre pour atteindre sa destination ; une pause nécessaire pour repartir sur de bons rails ?

Une fois de plus, Morgan Of Glencoe profite de ce roman pour prendre position sur des sujets sociétaux par le biais de son histoire. Et ces thématiques elles-mêmes évoluent et gagnent en maturité : là où le premier tome nous présentait des messages essentiels mais un peu bateaux sur la tolérance et l’acceptation, ce deuxième tome nous livres de messages plus sujets à controverse, et nous présente de nouveaux personnages (ou en approfondi d’anciens) plus gris, moins manichéens. Le prix de la liberté ou du pardon sont chèrement payés ; le sens des responsabilités ou de la culpabilité viennent avec la maturité plus que l’âge ; les valeurs du respect ou de l’entraide montrent leurs limites… Et tout cela alors même que la saga commence de plus en plus à prendre des allures de grande fresque historico-politique. Un tome d’une belle ambition, et une ambition réussie.

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Le mot de la fin

Après un premier tome excellent, Morgan Of Glencoe nous propose un deuxième tome presque parfait. Le challenge risque d’être particulièrement difficile à relever pour le troisième ! L’Héritage du Rail, malgré son ton assez posé propice à l’introspection de ses personnages, ne manque pas d’action et continue à nous parler de questions sociales capitales. C’est un univers qu’on aime voir se développer, au rythme de ses personnages qui gagnent encore en profondeur. Une jeune saga qui a déjà tout d’une grande.

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