Player One d’Ernest Cline

      Fin mars, Ready Player One sort au cinéma et il est évident que je vais me précipiter en salles pour aller voir ce film dédié à la pop culture. Mais avant ça, je me devais de lire le roman dont il est adapté : Player One d’Ernest Cline. Un petit pavé que j’ai dévoré en trois jours à peine : une fois plongée dedans, j’ai été bien incapable de le lâcher avant d’en avoir atteint la fin.

      A son décès, le milliardaire et créateur du jeu vidéo en réalité immersive James Halliday laisse un testament très particulier. Toute sa fortune et son entreprise reviendront à celui ou celle qui saura résoudre la série d’énigme qu’il a laissée derrière lui, cachée au cœur de son univers vidéo titanesque et bourré des références qu’il aime tant : celles de la pop culture des années 80.

Ligne horizontale      Pop culture & nostalgie.

      Ce n’est pas une surprise, Player One joue la carte geek à fond et franchement, c’est jouissif. Les allusions à la pop culture fusent dans tous les sens pour le plus grand plaisir du connaisseur. Certaines sont clairement énoncées, d’autres subtilement laissées à découvrir par le lecteur qui sera fier de saisir l’allusion sans plus d’indices que cela – moi-même, j’avoue être très contente d’avoir reconnu le clin d’œil à l’excellent film de SF Brazil qui ne tient qu’en deux noms à peine évoqués ! – et cela crée une complicité unique entre l’auteur et son lecteur. On pourrait le soupçonner de surfer sur la vague pop culture très commerciale du moment simplement pour se faire de l’argent comme de nombreux autres mais l’attachement d’Ernest Cline à la culture qu’il met en scène est clairement visible au fil des pages. Il témoigne d’une véritable empathie pour ses héros, ne stigmatise jamais et s’amuse sans doute autant que nous à jongler avec les références que nous aimons tant. Un véritable petit bonheur.

         Et sa démarche est d’autant plus parlante qu’il a décidé d’ancrer ses références dans une période bien précise : les années 80, le début du mouvement pop culture. Ainsi, même en établissant son récit dans un cadre futuriste – n’oublions pas que c’est un roman de SF ! – bourré de nouvelles technologies, il retrouve son lecteur sur un terrain bien connu. De plus, il n’a pas à s’inquiéter de voir son roman mal vieillir : s’il n’y a pas de références plus récentes que les années 80, c’est pour une raison totalement justifiée par l’histoire, inutile donc de suivre l’actualité des dernières sorties geek pour parler à la communauté. Il joue à merveille sur ce petit soupçon de nostalgie qu’exploitent également des séries comme Stranger Things, en renvoyant certains vers leurs souvenirs d’enfance et les autres – tels que moi – à une époque rétro bien ancrée dans l’imaginaire collectif.

Ligne horizontale       Technologie & énigmes.

      Même si le thème années 80 pourrait en faire douter, la science-fiction s’exprime pourtant très bien dans ce roman à travers l’usage de nombreuses technologies futuristes. Loin d’emmener son lecteur dans des procédés compliqués, l’auteur prend plutôt soin de lui faire imaginer l’avenir de la technologie que nous connaissons déjà et surtout, aime à questionner l’impact de l’évolution de celle-ci sur la psychologie humaine. Avec la technologie, ce sont tous les modes de vie qui évoluent, suivant la marche déjà engagée aujourd’hui mais poussé à l’extrême. La distinction entre réel et virtuel devient floue, la misère s’oublie via la vie fictive, les rencontres ne se font plus en face, les identités sont voilées, le rapport à l’argent, au corps, au monde changent radicalement. Parfois pour le meilleur, d’autres fois pour mieux régresser.

     Enfin, plus gros point fort du roman à mon sens, c’est son côté ultra addictif. Malgré le bon volume de pages (plus de 600), il se lit en quelques jours à peine car il est impossible d’en décrocher une fois qu’on est plongés dedans. L’intrigue est construite sur une série d’énigmes à déchiffrer et notre quête se fait en même temps que celle des héros, cherchant toujours plus loin les références cachées entre les lignes pour décrypter le mystère. Le tout dans une course contre la montre pour empêcher une multinationale de remporter la chasse et de détruire tout l’esprit de cet univers vidéo dans lequel et pour lequel ils se battent tous.

     Un roman qui ravira tout fan de pop culture, le tenant en haleine jusqu’à la dernière page. Certes, la trame du récit est finalement très conventionnelle, mais ça aussi, c’est une belle référence aux années 80 mine de rien. Bref, pour ma part, Player One est un véritable petit coup de cœur – et vous saurez peut-être  que j’utilise rarement cette expression ! J’espère qu’il ne sera que le premier d’une longue série en 2018 mais cela, bien sûr, « est une autre histoire, qui sera contée une autre fois ».

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9 réflexions sur “Player One d’Ernest Cline

    • Les notes de bas de page se situent exclusivement dans les 10 premières pages, en fait. Il n’y en a absolument plus après. Je comprends tout à fait cette surcharge mais elle n’a que pour but de décrire aussi précisément que possible la vidéo qui sert de clef à l’énigme, tout le reste du texte ne correspond pas du tout à ce style, pour le coup 🙂 Après, je ne dis pas particulièrement ça pour le faire changer d’avis non plus : il faut bien avoir des goûts divergents aussi^^

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    • Je t’avoue aussi que moi aussi, j’ai tiré la tronche en lisant le pitch ! Si on ne m’avait pas offert ce livre, ça ne m’aurait jamais convaincue à l’acheter. Après, peut-être que je suis juste bonne cliente pour la nostalgie mais moi, l’intrigue m’a totalement embarquée^^

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