120 Battements par minute (2017)

120 BPM (1)

       Je ne sais pas pour vous mais, pour moi, 120 Battements par minute, c’était un peu LA sortie événement de la fin de l’été. Je l’attendais depuis que j’avais vu la première bande annonce en salles, je savais que je foncerais le voir dès que possible et les attentes étaient hautes pour lui. Un film qui retrace la lutte homosexuelle – principalement, même si elle n’est pas exclusive – pour la reconnaissance de l’épidémie du SIDA qui a frappé la France dans les années 90, on ne voit pas ça tout les jours sur grand écran et ça valait le détour.

       Sortie de séance :

       √ En allant voir ce film, j’espérais être sensibilisée, attendrie et touchée. Or, ce film a répondu à mes attentes mais bien plus encore. Il m’a fait pleurer autant qu’un film ne l’a jamais fait mais m’a aussi faite sourire et a ainsi fait passer son message d’importance de la meilleure des façons possibles.

         √ Pour une fois, un film dépeint réellement une histoire d’amour homosexuelle sans se perdre dans les tabous ou les clichés. On voit nos héros se rencontrer, flirter et faire l’amour de la façon la plus naturelle du monde, comme ce devrait toujours être le cas.

        Et le fait est que l’amour n’est pas le seul sentiment à être extrêmement bien représenté dans ce film. La lutte, la peur, la colère… Tous ces sentiments sont tellement bien filmés, tellement bien rendus à l’écran qu’ils sont intériorisés par un spectateur qui se bat aux côtés des personnages.

120 BPM (2)

         La façon dont ce film traite le propos du SIDA est d’autant plus intéressant qu’on assiste à deux niveaux de lutte différent : on se bat à la fois contre la maladie et contre le gouvernement. Act’Up est une organisation qui, de fait, touche davantage de personnes elles-mêmes atteintes du SIDA, nous assistons donc à leur combat contre la maladie. Et Act’Up, bien entendu, est une association qui lutte pour la reconnaissance de la maladie dans une société très mal informée à cause de pouvoirs publics qui préfèrent fermer les yeux sur le problème.

      X Si l’on peut faire un reproche à ce film, cependant, c’est que les caractères individuels sont tellement forts qu’on en oublie parfois la lutte collective. Finalement, l’histoire de la lutte pour une sensibilisation au SIDA apparaît presque comme une toile de fond pour dérouler les enjeux personnels de nos protagonistes.

 

Clap (5)

      En bref : Si ce n’est déjà fait, allez voir 120 Battements par minute. Et emmenez-y le plus de personnes possibles avec vous. Malheureusement, ce film ne touchera que très faiblement ceux qui en auraient le plus besoin mais il touchera profondément tous ceux qui le voudront bien.

4 réflexions sur “120 Battements par minute (2017)

    • Et il l’est ! Tout le monde n’a peut-être pas eu le même coup de cœur que moi mais, en tout cas, je ne connais personne qui ne l’ait pas aimé dans mon entourage^^

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  1. Je suis entièrement d’accord. Ce film est intelligent dans sa manière d’aborder la lutte contre le SIDA et l’homosexualité. Mais je ne comprends pas ton reproche sur les caractères individuels présentés à l’écran (écrasant la lutte collective). Cet aspect était intéressant selon moi, car il démontre que même au sein d’ACT Up, il y avait des divergences d’opinions, ce qui évite de lui donner un ton trop manichéen (il m’a d’ailleurs fait penser au téléfilm The Normal Heart diffusé en 2014 sur HBO). BTW, si ça t’intéresse, j’ai récemment écrit un article sur l’évolution de la représentation des séropositifs à la télévision (c’est ce film qui m’a donné envie d’écrire cette rétrospective). N’hésite pas à passer si tu souhaites approfondir le sujet 🙂

    Aimé par 1 personne

    • Je suis totalement d’accord avec toi sur l’intérêt des caractères individuels : le fait est que je les ai réellement appréciés et que le message même qu’ils véhiculent (et cet absence de manichéisme que tu pointes très bien) a aussi sa place ici ! Ce que je « reproche » (et encore, ça ne m’a pas empêché d’adorer le film^^), c’est plutôt le manque d’équilibre entre l’individuel et le collectif : au bout d’un moment, le collectif disparaît totalement au profit de l’individuel alors que j’aurais aimé voir les deux continuer à cohabiter. ^^

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