Cette fois, chers lecteurs, parlons d’une nouvelle de Robert Louis Stevenson bien éloignée des îles désertes et des dédoublements de personnalité mais tout aussi psychologique : « Le Voleur de cadavres ». Dans cette nouvelle d’une vingtaine de pages seulement, un homme, le docteur Fettes, croise dans une auberge une ancienne connaissance avec bien peu de plaisir et lui pose cette étrange question à laquelle il n’obtient aucune réponse : « Tu l’as revu ? ». Ses amis, spectateurs involontaires de la scène, lui demandent alors de leur expliquer de quoi il en retourne. C’est ainsi que le docteur Fettes raconte au narrateur comment il a rencontré cet homme, le docteur Macfarlane, à l’école de médecine où ils étaient tous deux assistants d’un professeur très apprécié pour lequel ils se chargeaient d’un trafique peu ragoûtant : collecter des cadavres pour la dissection. Bien qu’ils aient quelques soupçons sur la manière dont leurs fournisseurs pouvaient bien leur livrer des cadavres aussi frais, ils préféraient, d’un commun accord, se taire. La conscience de Fettes commence à le titiller lorsqu’il découvre le cadavre d’une de ses amies d’étude à la livraison mais, pire encore, c’est lorsque Macfarlane lui ramène le corps de l’un de ses propres amis que Fettes se met à éprouver de terribles scrupules.
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