Carnaval, de Ray Celestin

Après l’avoir beaucoup vu tourner sur la blogosphère, j’ai craqué et ai inscrit Carnaval de Ray Celestin sur ma liste de cadeaux de Noël. C’est ainsi que j’ai pu avoir entre les mains ce magnifique roman, dont j’adorais déjà la couverture et le contexte en pleines années jazz à la Nouvelle-Orléans. Une lecture qui m’a demandé un peu de temps pour rentrer dans l’histoire mais qui m’a totalement conquise par son intrigue, ses personnages et ses questions sociétales.

Au cœur de la Nouvelle-Orléans, le jazz arrose les rues et la mafia la police. Mais lorsque le Tueur à la hache commence à massacrer d’innocents épiciers aux quatre coins de la ville, le fragile équilibre entre les communautés qui cohabitent en ville se voit menacé. Police, enquêteurs privés, journalistes et même mafieux, tous cherchent à savoir qui se cache derrière ces crimes pour restaurer une paix relative en ville.

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Mystère & bouts de vie

Tout le roman, façon polar, est construit autour d’un mystère : celui d’un Tueur à la Hache qui comme son nom l’indique, assassine les habitants de la Nouvelle-Orléans à grand coup de hache. Il signe ses meurtres d’une carte de Tarot mais rien ne semble relier vraiment les victimes, honnêtes commerçants sans histoire. Sauf que cette intrigue permet de remonter aux origines de la ville et de fouiller dans ses coins sombres. Ce qui semble n’être qu’un fait divers sert de prétexte à explorer l’Histoire (avec un grand H) de la Nouvelle-Orléans et de ses habitants ; de ces vies qui se croisent ; de ces populations qui cohabitent ; et malheureusement aussi de ces horreurs qui font partie de l’Histoire de nombre de pays.

Et finalement, c’est bien plus le background de l’histoire que nous suivons que le mystère du tueur en lui-même. La galerie de personnages représentée met en valeur les différences communautaires et les destinées très divergentes des histoires personnelles qui font l’identité de la ville. La rencontre avec ces héros permet de porter des points de vue variés sur le contexte social dans lequel le roman prend place et de mieux comprendre les enjeux des forces qui coexistent ou s’affrontent. Du policier blanc illégalement marié à une femme noire, au joueur de jazz sorti des bas quartiers, à l’immigré en quête de sa famille, à la jeune métisse ballottée entre deux mondes ou à l’ancien mafieux en quête de rédemption, on s’attache à ces héros imparfaits mais à l’image de la ville : ni bon, ni mauvais, simplement humains.

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Le mot de la fin

Étonnement, ce n’est pas tant le mystère du Tueur à la hache qui m’aura retenue dans cette lecture. Ce tueur, finalement, m’est davantage apparu comme un prétexte à plonger dans un univers bien particulier, celui de la Nouvelle-Orléans en pleine expansion, et à faire la rencontre de personnages reflets de cette société en pleine ébullition. Et ça, ça vaut vraiment le coup d’être découvert. Sous fond de musique jazz, Carnaval de Ray Célestin nous embarque vraiment dans un univers, une ambiance, un monde à part. Un must-read pour toute personne curieuse de cet endroit !

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