Disque-Monde 18 : Masquarade, de Terry Pratchett

Pour le tour du monde du Pingouin, je devais lire des auteurs de nationalités différentes. Alors pour cette deuxième lecture, j’en ai profité pour traverser la Manche et retrouver mon auteur anglais fétiche : Sir Terry Pratchett, à la conquête du tome 18 des Annales du Disque-Monde : Masquarade. Un tome où l’on retrouve nos sorcières préférées, à la découverte de l’opéra et de son célèbre fantôme.

cli8-1-2 - CopieAgnès Créttine refuse de devenir sorcière, malgré les injonctions pressantes de Mémé Ciredutemps et Nounou Ogg. Ne supportant pas qu’on tente de lui imposer une voie, la jeune femme décide de rejoindre la capitale Ankh-Morpork pour jouer de sa voix en devenant chanteuse à l’Opéra. Mais entre monde impitoyable de l’esthétisme et présence d’un mystérieux fantôme meutrier, le rêve n’est pas tout à fait réalité. Mais quoi qu’il arrive : the show must go on.

Ligne horizontaleParodie & apparences

Dans ce nouveau tome des Annales du Disque-Monde, l’auteur parodie un grand mythe de la littérature classique : Le Fantôme de l’Opéra. Si le mythe est bien connu dans l’imaginaire collectif et au cinéma, tout le monde n’a pas forcément lu l’œuvre de Leroux qui l’a instauré. Heureusement, Pratchett se fait, comme bien souvent, vulgarisateur parodique et en retient essentiellement les grandes lignes pour mieux les dévoyer. Les lieux communs son repris, amplifiés : la gentille blonde devient lumineuse mais sans cervelle ; la fantôme parvient à être à deux endroits à la fois, mais au sens littéral ; le lustre magistrale n’attend qu’une occasion pour tomber… Et ces schémas classiques sont remis au goût du jour, dans une société soumise à la dernière mode et des intrigues dignes de télénovelas.

En outre, s’il y a une critique à retenir de ce roman, c’est l’importance donnée aux apparences. Arrivée quelques décennies plus tôt, Agnès avec ses formes généreuses et sa voix extraordinaire aurait pu être une cantatrice adulée. Mais la mode a changé, la scène appartient désormais aux jolies blondes et cela importe plus que la voix : au point que tout le monde accepte, sans difficulté, de tricher en faisant chanter Agnès sur la voix de la belle vedette. Autrement dit, le talent et les compétences laissent la place au physique car ce sont les apparences qui priment. Et, qu’il soit question de chant ou de meurtre, on va faire confiance à ce qu’on voit sans chercher à regarder au-delà des apparences, quitte à créer de grandes injustices en se laissant abuser.

Ligne horizontaleLe mot de la fin

Entre humour et finesse, ce dix-huitième tome des Annales du Disque-Monde se montre bien à la hauteur de la saga. Si certains cycles semblent moins percutants que d’autres, celui des sorcières aborde son thème de prédilection, la psyché humaine, avec des angles toujours renouvelés et pertinents. L’effet de masse et les apparences ne sont, ici, pas présentés avec un regard bienveillant mais avec une ironie aussi drôle que mordante. Et le plaisir de voir un mythe tel que le fantôme de l’opéra détourné n’en est que plus grand.

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