L’Épée de Vérité 3, de Terry Goodkind

   On continue notre périple littéraire dans la saga de L’Épée de Vérité avec le troisième tome : Le Sang de la Déchirure, de Terry Goodkind. Moi qui pensais sincèrement ne pas tenir dans la durée, me lasser un peu de cet univers aux tomes très denses et devoir couper régulièrement avec d’autres lectures, je dévore les tomes les uns après les autres (et j’espère ne pas vous lasser non plus avec ces publications !). Bon, j’ai un rythme de lecture assez lent et une activité en télétravail très prenante donc « dévorer » n’est peut-être pas le terme mais je m’y plonge, en tout cas, avec toujours autant de délectation.

cli8-1-2 - Copie     Alors qu’il a enfin réussi à réparer le voile qui sépare les morts de vivants, Richard prend conscience que tout n’est pas gagné pour autant : les agents du Gardien du royaume des morts sont nombreux à chercher à conquérir le monde. Notamment, l’Ordre Impérial, immense armée qui ne se reconnaît aucun droit et déclare agir au nom du Créateur, détruit et pille les Contrées du Milieu. Ses méfaits, aussi horribles que sanglants, menacent la Paix instaurée depuis des millénaires par les Inquisitrices. Et, une nouvelle fois, seul Richard, le Sourcier de Vérité, peut se dresser contre cette terrible menace.

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Fanatisme & montée en puissance

        Thème assez récurrent en fantasy, la religion et ses dérives sont constitutifs d’un genre où les auteurs sont démiurges : créateurs d’univers. Intégrer une religion à son livre permet de créer un univers cohérent, avec ses mythes et croyances. Mais forcément, c’est un sujet houleux car les religions sont et ont toujours été promptes à controverses. Sans verser dans la diatherme contre les religions, l’auteur l’expose aussi bien avec ses bons que ses mauvais aspects. Et ce thème est classique en fantasy, certes, mais toujours autant d’actualité. Je parle particulièrement, avec ce tome, des dérives que peut connaître la religion : fanatisme, sur-interprétations des textes, détournement à des profits personnels, façon de se leurrer… C’est le biais de la perception personnelle de la religion qui est ici exposer : chacun croit sincèrement œuvrer pour le bien (ou sa représentation du bien) sans admettre qu’il peut se leurrer. Et ça nous renvoie à la deuxième leçon du sorcier, apprise dans le tome précédent : des pires actions qui découlent parfois des meilleurs intentions, c’est-à-dire que chacun peut faire le mal en pensant faire le bien, pour peu qu’il ne remette jamais en question ses idées.

      Je craignais fort que les enjeux, à force de monter en puissance à chaque tome, n’en virent presque au ridicule. Dès le premier tome, Richard sauve le monde d’un méchant tyrannique : Darken Rahl. Au second tome, c’est toute vie sur Terre qu’il sauve, en empêchant le Gardien du royaume des morts de s’accaparer celui des vivants. Qu’est-ce qui risquait d’arriver de plus gros encore dans le tome 3 ? Sauverait-il l’univers d’une horde démoniaque ? Mais finalement Le Sang de la Déchirure prend un virage : c’est une menace à la fois pire, et à la fois plus proche qui se dresse devant Richard : l’Homme lui-même. Et le mal qu’il peut faire à l’humanité, en étant capable du meilleur comme du pire. On évite l’escalade de l’horreur pour gagner en crédibilité.

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Le mot de la fin

      Je suis charmée de la façon dont Terry Goodkind continue à développer son univers dans la droite lignée du premier tome, sans perdre ni de sa fraîcheur, ni de ses lignes directrices, mais tout en sachant renouveler ses thèmes et ses intrigues. En toute honnêteté, j’avais ce souvenir (confirmé) d’un premier tome très prenant mais assez naïf et manichéen, je pensais juste trouver dans cette saga une bonne bouffée d’oxygène favorable à l’évasion, un sentiment de liberté propre à la fantasy. Mais plus j’avance et plus je suis (agréablement) surprise de la richesse des thèmes qu’on y trouve et de la matière intellectuelle que ces livres me font brasser. Ces thèmes sont-ils inédits, jamais vus en fantasy ? Non, bien sûr, mais ils ont prêt de 30 ans et n’ont pas pris une ride. Le Sang de la Déchirure renouvelle mon appréhension de cet auteur et de ses textes avec un amour décuplé. Et devinez quoi ? J’ai déjà fini le tome 4 à l’heure où vous lisez ces lignes donc on se retrouve bientôt pour la suite !

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