Lu il y a plus de 10 ans, je gardais un excellent souvenir de L’Épée de Vérité, tome 1 : La Première Leçon du Sorcier de Terry Goodkind. Et pourtant, je n’avais jamais continué cette série, sans doute impressionnée à la fois par l’énormité de chaque tome, par la longueur de la saga, et par le prix de chaque tome (n’existant alors pas en format poche). Puis ensuite faute de temps, curieuse de découvrir de nouvelles plumes plutôt que de me replonger dans d’anciennes. Mais le temps, on en a à revendre en ce moment, alors je me suis dit que c’était le moment où pour ressortir ces livres (difficiles autrement à trimballer dans les transports en commun). Et ce retour aux sources, vers les classiques de la fantasy, a été une véritable bouffée d’oxygène en ces temps de confinement !
Richard, garde-forestier en Terre d’Ouest, découvre un monde de magie et de dangers qui s’étend au-delà des frontières de son pays lorsqu’il décide d’aider une inconnue qu’il découvre en danger dans la montagne. Cette inconnue, c’est Kahlan, la Mère Inquisitrice aux pouvoirs terrifiants, venue chercher le Premier Sorcier pour qu’il désigne le Sourcier, porteur de l’Épée de Vérité et seul homme capable de vaincre celui qui menace le monde : Darken Rahl.
Manichéisme & force d’évocation
L’Épée de Vérité a ce côté très rafraîchissant de la fantasy à l’ancienne. En fait, le roman est pétri de grands principes franchement naïfs mais auxquels on a envie de croire pour imaginer un monde un peu meilleur. Les héros passent leur temps à avoir « le cœur qui saigne » (expression fort appréciée de l’auteur) pour les malheurs de leurs compagnons de route. La romance entre Richard et Kahlan est digne d’une telenovela. Et toutes les histoires d’amour, en général, sont d’ailleurs exacerber à l’extrême, à croire que tous les couples formés sont forcément des âmes sœurs. Même lorsqu’ils expriment de mauvais penchants, nos héros se flagellent et se contiennent pour les repousser avec une grande noblesse d’âme. Et face à cette extrême bonté, les antagonistes représentent le pire de l’humanité : meurtriers, violeurs de femmes et d’enfants, cruels, manipulateurs et sans scrupules. Si le méchant principal, Darken Rahl, a quelques motivations pour agir ainsi, il est bien le seul dans son camp et cet aspect sonne assez simpliste. Car il n’y a pas davantage à voir dans cette confrontation que celle du bien contre le mal, dans toute sa simplicité et, finalement, toute sa force. Car on se pose alors très peu de questions : on aime nos héros, on aime haïr leurs ennemis et on sauve le monde avec eux.
Et cette forme de naïveté, finalement, participe au plus gros point fort du roman : sa force d’évocation. Goodkind a une plume assez simple mais terriblement efficace. Ses descriptions sont réduites au minimum pour nous permettre de créer une image mentale sans nous perdre en circonvolutions. Ses dialogues ont une vraisemblance qui renforce le sentiment d’empathie pour les personnages. Et son monde possède cette simplicité et cette fraîcheur qui donnent envie de s’y projeter. L’univers de L’Épée de Vérité, c’est l’univers de l’évasion par essence. Il a un effet libérateur et cathartique plus qu’efficace : on a le plaisir d’y voir les méchants punis et les héros récompensés. Un petit bout de bonheur dans notre société où tous les repères semblent brouillés.
Le mot de la fin
La Première Leçon du Sorcier, premier tome de la saga L’Épée de Vérité de Terry Goodkind, est une bouffée d’air frais en ces temps de crise particulièrement anxiogènes. Entre simplicité de son univers et force d’évocation quasi enchanteresse, il nous entraîne dans une aventure pleine de magie qui redonne le goût de la liberté. Un classique de la fantasy idéal pour les novices du genre ou les lecteurs désireux d’un retour aux sources.
J’étais allée jusqu’au tome 3 ou 4 et puis j’avais arrêté. Aussi par rapport au prix des livres (je crois que les deux premiers étaient à 10€ et le troisième passait à 25€ ou quelque chose du genre). Il faudrait que je tente une relecture pour pouvoir continuer !
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Le prix était aussi ce qui m’avait empêché de continuer la série il y a 10 ans. Quant on sait qu’il y a mini 11 tomes (juste pour le premier cycle), 275€, ça fait cher la saga x_X Heureusement, je peux piller la bibliothèque de mon compagnon ^-^
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