Comme je vous le disais dans mon article sur La Trilogie du Tearling, tome 1 : Reine de Cendres d’Erika Johansen, j’ai tout bonnement dévoré le début de cette saga et ne pensais pas résister bien longtemps à lire la suite… Et de fait, le confinement aidant, c’est moins d’un mois plus tard que je me retrouve avec le tome 2 en mains : Révolte de feu (et je peux déjà vous dire que le tome 3 n’est pas loin non plus !). Malgré un début de tome un peu difficile, le temps de se replonger dans l’univers, la suite n’a fait que reconfirmer tout le bonheur que me procure cette saga.
Devenue reine, Kelsea a décidé de reprendre en mains le royaume. Cela a commencé par congédier son oncle tyrannique et par empêcher, malgré les complots de ses opposants, l’expédition du convoi d’esclaves vers le royaume Mort. Mais ses choix ont des conséquences et Kelsea doit s’apprêter à affronter l’armée Mort, envoyée par la Reine Rouge pour dévaster le pays. Or, l’armée du Tearling est bien loin d’être en capacité de faire face à cette attaque.
Science-fantasy & dystopie féministe
Si le premier tome nous donnait quelques indices quant au passé futuriste du Tearling, il restait néanmoins très axé fantasy en gardant beaucoup de codes du genre, comme je le faisais remarquer dans mon précédent article. Dans ce deuxième tome, le mélange des genres est bien plus d’actualités. Loin de la simple medieval fantasy classique, on se retrouve dans un univers de fantasy ancré dans le futur d’un monde lui-même en avance sur le nôtre. Les technologies se font discrètes, elles ne sont pas le cœur du propos, mais elles servent le message véhiculé par le roman. Entre science-fiction et fantasy (ce que j’appelle science-fantasy à défaut d’être au fait du terme approprié), la trilogie souffle un vent de fraîcheur et de modernité en reprenant les codes des deux genres pour mieux les mélanger, comme c’est en vogue depuis quelques années.
L’auteure nous fait faire des allers-retours entre présent dans le Tearling et passé dans l’Ancien Monde… Mais un ancien monde qui correspond à notre futur. Bourré de technologies inédites, cet ancien monde fait beaucoup penser à celui de La Servante écarlate de Margaret Artwood : une population divisée en castes riches et castes pauvres, sur-surveillée, sur-contrôlée, et avec une place des femmes fortement dévaluée, cantonnée au rôle de la fidèle épouse soumise à son mari, bonne ménagère et pourvoyeuse d’enfants, où la notion de viol conjugal n’a que bien peu de poids. Une fiction qui fait d’autant plus froid dans le dos qu’elle n’est pas que pure idéation, mais le reflet grossi de réalités déjà existantes dans le monde et trop peu prises en compte.
Le mot de la fin
Si ce second tome poursuit en directe lignée les fils lancés par le premier, Révolte de feu sait quand même se faire innovant et continue à nous accrocher au destin de sa pauvre reine torturée. Loin de nous présenter des personnages féminins parfaits, le roman met en avant des femmes d’autant plus fortes qu’elles doivent affronter leurs propres démons (au propre comme au figuré). En replongeant dans le passé du Tearling, l’auteure en profite pour nous sensibiliser à des problématiques sociétales prégnantes aujourd’hui mais exacerbées dans le roman : droits de la femme, violences domestiques et flou autour de la définition de viol sont autant de thèmes importants abordés différemment par la fiction. Une trilogie que je recommande plus que jamais, tandis que je me jette déjà à l’assaut du troisième et dernier tome.
Rat des villes 
Ça me rappelle que j’ai depuis un moment le premier tome dans ma PAL, j’hésite toujours à le commencer. Je lis tellement de bons avis que j’ai peur d’avoir trop d’attentes.
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