Après moult tergiversations sur la question, j’ai fini par me lancer bon gré mal gré dans les deux premiers tomes de la saga Phobos, de Victor Dixen. Pourquoi autant d’hésitations, me direz-vous ? Eh bien par crainte de la déception, vous répondrai-je ! Le côté télé-réalité de l’espace me tentait bien, l’idée était originale et pouvait offrir un bon divertissement en SF young adult. Mais le côté romance, comme bien souvent, était ma bête noire. Et une nouvelle fois, comme avec La Sélection de Kiera Cass, je regrette un peu que la romance ait trop pris le pas sur l’aventure, bien que ça ait été cette fois dans une moindre mesure.
Six filles et six garçons ont été sélectionnés soigneusement pour partir dans l’espace. Leur mission ? Coloniser Phobos, satellite de Mars. Mais avant cela, les mois de voyage seront rythmés par les speed-dating, car à leur arrivée, ils devront épouser l’élu(e) de leur cœur.
Précipitations & déboires martiens
Vous le savez depuis le temps, chers lecteurs, la romance et moi, ça fait souvent deux (voire douze). Et Phobos n’aura pas fait exception à la règle. Certes, je savais dans quoi je m’embarquais en commençant cette lecture et étais donc prête à mettre un peu d’eau dans mon vin quant à cet aspect. Seulement, le déballage de personnages un peu trop clichés est vite venu à bout de ma patience. Chaque personnage cache un « affreux secret » (par ailleurs bien trop vite accepté par tous les autres participants) et a un caractère intéressant. Mais le système des 6 minutes pour se rencontrer et l’accumulation de 12 personnages centraux force l’auteur à beaucoup forcer le trait pour qu’on puisse les identifier très vite. Les personnages sont d’une diversité très carrée (ethnies, pays, handicaps sont mélangés à la perfection) et très clichée (le froid prince russe, le sensuel dealer hispanique…), voire un peu stigmatisante. Même l’héroïne, attachante par certains aspects, m’est apparue parfois fort insupportable avec ses névroses bien trop exagérées. L’un dans l’autre, le sentiment général est que tout va trop vite : la caractérisation des personnages, les relations développées et les sentiments ressentis. Alors je veux bien admettre que le contexte de l’enfermement (comme dans toute télé-réalité) rende cela crédible, mais ça ne suffit pas à créer l’empathie. Le trait semble forcé et l’inévitable triangle amoureux bien peu crédible avec ses garçons clichés prêts à mourir dans la minute pour notre indécise héroïne. C’est bien dommage ! Car, avec un peu plus de subtilité, j’aurais pu m’y attacher.
Et au milieu de tout ça, on suit également les péripéties de nos cœurs à prendre dans leur conquête du satellite martien, Phobos. Le premier tome étant entièrement consacré au voyage jusqu’au satellite naturel, l’intrigue SF y est un peu délaissée, favorisant avant tout l’intrigue amoureuse. Il apparaît finalement, hormis les quelques derniers chapitres, surtout comme une longue scène d’exposition pour mettre en place toutes les clefs pour la suite de la saga. Ainsi, mes attentes en termes de rebondissements étaient grands pour le deuxième tome, qui me laisse un peu mitigée. Là, la thématique SF est déjà davantage développée et les intrigues amoureuses un peu plus mises en sourdine. On arrive enfin sur Phobos et on commence à prendre part à la vie de la colonie. Le mélange des genres SF/romance prend tout son sens et l’équilibre devient là bien plus intéressant. Le côté « course contre la montre » conservée du premier tome, ajouté à une dose de mystère à résoudre parviennent à donner envie de lire la suite.
Le mot de la fin
J’ai beaucoup de mal à donner un avis tranché sur Phobos de Victor Dixen, à la lecture de ces deux premiers tomes. La saga n’a, pour l’instant, rien de bien marquant à mon sens et ne fera pas partie des livres dont je me souviendrai longtemps. Pourtant, je me suis prise au jeu. J’ai apprécié ma lecture, et j’ai envie d’en savoir plus sur la suite. Dixen a une écriture rythmée, efficace, et maîtrise bien le rebondissement addictif pour la suite. Il développe, dans Phobos, un univers vraiment ambitieux à faire tenir en si peu de mots, ce qui implique un côté parfois un peu trop superficiel que je regrette, mais qui permet de maintenir un intérêt constant du lecteur pour la suite des aventures. Alors, même si je ne m’y jetterai pas avec autant d’impatience que pour d’autres, je pense que je lirai un jour (sans doute sur un transat’, un verre à la main) la suite de la saga afin de connaître la suite des aventures de notre petite bande d’ados explorateurs.
J’ai lu les deux premiers tomes de Phobos, trois premiers même, mais la fin du second tome m’a laissé dubitative. Je trouve que l’histoire part un peu trop dans tous les sens. Peut être qu’un jour je me replongerai dedans pour connaître la fin du récit ! Pourtant il y avait de très bonnes idées.
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Je suis assez d’accord, il nous manque un fil directeur quelque part, et j’aurais tendance à penser que c’est en partie dû à cette ambition de l’auteur de faire beaucoup, dire beaucoup, mais du coup de ne pas assez s’attarder sur les situations individuelles. Moins mais mieux développé m’aurait sans doute davantage convaincue. Malgré le fait qu’il m’ait rendue assez curieuse pour avoir envie de connaître la fin ^^
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