Les Thanatonautes, de Bernard Werber

      Mon premier Werber. Cela faisait un moment que le monsieur traînait sur mes étagères (ok, l’image est glauque, la métonymie n’est pas toujours bonne à prendre). J’avais toujours entendu parler de ce génie de la SF. Mais je me méfiais de la liesse populaire. À trop attendre, on est souvent déçu. Mais il fallait bien essayer un jour. La thématique espace et temps du HMSFFF Challenge m’a poussé à tenter ma chance. Et c’est une vraie chance qui m’a poussée vers Les Thanatonautes de Bernard Werber. Un premier livre de l’auteur qui ne sera certainement pas le dernier.

challenge imaginaire 7      Alors que tout a déjà été découvert sur Terre, un groupe HMSFFFd’explorateurs intrépides décide de se mettre en quête du plus grand de tous les mystères : ils veulent explorer le Continent Ultime, dévoiler ce qui se passe après la mort. L’entreprise n’est pas aisée, de nombreux tabous leur font obstacle mais ils sont prêts à faire tout les sacrifices pour faire une découverte qui changera à tout jamais la perception de l’humanité sur le monde.

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La mort : répulsion & fascination

     Sans surprise, la thématique principale de ce roman est la mort. Mais, au-delà de son mystère même, c’est la psychologie humaine face à la mort qui est décortiquée. Décrite dès le début comme un tabou universelle, la mort est d’abord présentée comme un objet de répulsion pour l’humanité. La mort représente le danger absolu et est marquée par une forte convention sociale qui veut qu’on s’en attriste. Pourtant, une fois creusée, cette convention sociale s’avère sans fondement. Pourquoi doit-on être triste face à la mort ? Ce n’est même plus la disparition d’un être aimé, le manque ou l’absence créés par son départ que l’on pleure, mais simplement l’enterrement car c’est ainsi qu’il faut se comporter en société. La répulsion de la mort n’a plus de fondement logique, juste une vague superstition mystico-religieuse et une pression sociale qui fait de vous un marginal si vous ne vous y pliez pas.

    Et en contre-pied total, on rencontre notre héros, Michael Pinson, et son meilleur ami, Raoul Razorbak, fascinés depuis tout jeunes par la mort. Loin de s’en émouvoir, ils cherchent à la comprendre à la façon de grands explorateurs, mais sont réprouvés par leur entourage pour ce passe-temps jugé morbide. Cette intérêt naturel, celui de scientifiques mus par un désir de logique, ne peut se raisonner auprès des autres et n’a qu’une échappatoire pour convaincre la société de s’y intéresser : apporter des preuves, éclairer un peu le mystère qui entoure la mort. Pour vaincre la superstition, la science doit se montrer implacable, quoique sans exclure la religion pour autant au risque de se faire mettre au ban de la société. Werber jongle ainsi très bien avec toutes ces différentes variables qui s’articulent autour de la vie après la mort : science, religion, phénomènes sociétaux et actes individuels se voient mêlés pour essayer de répondre au plus grand des mystères mais, surtout, pour extrapoler sur l’évolution de l’humanité face à de telles révélations.

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Le mot de la fin

    Avec Les Thanatonautes, Bernard Werber nous emmène vers un sujet passionnant. Explorer la mort pour mieux comprendre la vie, voilà un défi aussi osé que payant. Entre aventure ultime et cheminement philosophique, on est embarqué par-delà la mort pour aller de découverte en découverte. J’émets un petit bémol sur le dernier tiers du livre qui perd singulièrement en rythme narratif une fois les grandes découvertes du monde des morts passées mais retiens avant tout un formidable roman aux personnages marquants et aux rebondissements efficaces.

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8 réflexions sur “Les Thanatonautes, de Bernard Werber

  1. C etait aussi mon 1er Werber. Il y a quelques années. Adoré. Je ne peux pas dire que j »aime tous ces livres. Certains m’ont parus imbuvables (miroir de Cassandre par exemple) mais c’ est un auteur dont l’écriture marque

    Aimé par 1 personne

    • Décidément, on est plusieurs à commencer par celui-là^^ La thématique particulière y est pour beaucoup, je pense, et le fait qu’il n’appartienne pas à un cycle (comme Les Fourmis, le seul autre que je connaisse à ce jour^^’).
      Je retiens que Le Miroir de Cassandre ne soit pas une priorité, mais si tu as des recommandations particulières pour continuer, je suis preneuse !

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    • Question de goût… Je sais que plusieurs personnes ont adoré le miroir. Comme la série des chats. Moi pas du tout. Je vais tenter d’en relire pour me refaire une idée !

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