Ce mois-ci, nous profitons du passage du lapin de Pâques pour interroger une relation qui se retrouve souvent représentée en littérature : celle de l’homme avec l’animal. Les livres avec des animaux, ce n’est pas ce qu’ils manquent, ils sont légions. Mais la signification de leur présence l’est tout autant et je vous propose 8 de celles qui m’ont semblé les plus intéressantes dans leur force évocatrice.
1 ‖ Le Lion de Joseph Kessel.
Le plus évident, l’incontournable, c’est l’histoire du lion sauvage dans la nature qui se retrouve à faire face à l’humanité, avec ses bons côtés comme ces mauvais. La bête qui s’adapte à l’homme, se soumet selon son bon vouloir mais ne se laisse jamais totalement apprivoiser.
2 ‖ Le Chaos en marche de Patrick Ness.
Ici, on a affaire à une relation beaucoup plus fusionnelle entre l’homme et l’animal : c’est la dévotion sans faille du chien qui est dépeinte par Patrick Ness. Et même si notre jeune héros repousse d’abord l’animal, il finit par s’y attacher indéfectiblement à lui car ce sentiment est le reflet de l’humanité qui ressurgit progressivement en lui.
3 ‖ Hunger Games de Suzanne Collins.
Plus discret car n’apparaissant que dans quelques parties de la trilogie, le chat de Primrose, la petite sœur de Katniss Everdeen, n’en a pas moins son importance dans l’intrigue. Ici, le chat énorme et pomponné, c’est la civilisation dans toute sa décadence. Loin de la vie libre et sauvage qui prise tant notre héroïne, pas étonnant qu’elle ait un mauvais contact avec cet animal entretenu et sans utilité pour une société aussi tourmentée que la sienne. De l’autre côté, nous avons ce geai moqueur qui se fait très discret mais qui devient tout un symbole : la liberté tant recherchée, l’irrévérence envers l’autorité, la joie cachée, c’est lui dans toute sa splendeur.
4 ‖ Moby Dick d’Herman Melville.
La lutte éternelle de l’Homme contre la nature, le réveil des plus mauvais instincts de l’être humain, le désir de revanche qui submerge tout sens communs, autant de symboles qui sont représentés en une seule et unique créature : la grande baleine blanche que pourchasse inlassablement le capitaine Achab.
5 ‖ Chroniques des temps obscurs de Michelle Paver.
Le loup est celui qui recueille et protège le garçon perdu dans la nature, une famille de substitution pour le garçon délaissé, c’est l’esprit naturel de la meute qui jamais n’abandonne un de ses membres et apporte protection contrairement à la cruauté de la société humaine aux lois arbitraires.
6 ‖ Des Fleurs pour Algernon de Daniel Keyes.
Plus difficile à interpréter, Algernon est une petite souris sur laquelle ont été effectués des tests avant que l’on ne passe à des tests sur les humains. La souris a donc toujours une longueur d’avance sur ce qui va arriver au cobaye humain, est d’une intelligence supérieure et est l’image de la déchéance qui va bientôt atteindre notre héros ; son double et son pire cauchemar à la fois.
7 ‖ Le Vieil Homme et la mer d’Ernest Hemingway.
Celui-ci, je vous en ai parlé il y a peu de temps. Entre le poisson et le pêcheur, c’est une lutte sans merci qui s’engage, mais dans le plus grand respect. Ils se battent à armes égales, exaltent leurs forces respectives et sont juste la prolongation de la vie sur Terre telle qu’elle doit être.
8 ‖ L’Assassin royal de Robin Hobb.
Un second loup, mais avec des tenants et aboutissants quelques peu différents que celui de Michelle Paer. Ici, le loup n’est autre que le prolongement de notre héros. Il est celui qui lui offre la liberté, la protection également et la révélation de tout son potentiel. Avec le loup et avec nul autre, il fait partie d’une meute et peut être entièrement lui-même.
Voilà les huit animaux qui m’ont le plus marquée en littérature, aux symbolismes variés et pourtant tous aussi forts. Et vous, lesquels relèveriez-vous ? Que signifient-ils pour vous ? Il y en a encore beaucoup, je le sais bien, j’ai du en éliminer de nombreux moi-même !
Tu m’as surprise avec Hunger Games de Suzanne Collins, mais tu as raison ! Une belle sélection dont je connais quelques titres comme Moby Dick d’Herman Melville.
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