Gatsby le Magnifique, de Scott Fitzgerald

       Aujourd’hui, chers lecteurs, je vous propose de parler de l’un de ces rares livres dont j’ai vu l’adaptation cinématographique avant de me tourner vers le livre mais qui ne m’en a pas moins plu pour autant : Gatsby le Magnifique de Scott Fitzgerald. Plongée dans les années folles, au milieu des fêtes grandioses de la prohibition, ce roman fait tourner la tête aussi bien qu’une caisse de champagne et nous embarque dans sa joyeuse folie.

      Au cœur des années folles, le millionnaire Gatsby donne les soirées les plus grandioses dans sa demeure au bord du lac. La ville entière s’y rend. Mais Nick Carraway, son voisin, tout juste arrivé en ville est le seul à recevoir une invitation particulière à ces soirées. Il est aussi l’un des seuls à rencontrer Gatsby en personne car celui-ci a une idée derrière la tête : il veut revoir Daisy, la cousine de Nick et son grand amour de jeunesse qu’il n’a jamais su oublier.

Ligne horizontale        Prohibition & décadence.

        Ce roman prend un contexte historique qui vaut le détour à lui seul : l’époque de la prohibition américaine. C’est une période riche qui se traduit dans le roman par toute une ambiance haute en couleurs. On constate un fort contraste entre la sobriété de la vie quotidienne et la débauche absolue des soirées organisées (chez Gatsby tout particulièrement). Cette société est le résultat d’une loi qui se voulait un but noble, à l’origine, celui de limiter la consommation d’alcool aux États-Unis mais qui a eu l’effet inverse, développant un réseau de clandestinité formidable qui poussait à la surconsommation.

         Les personnages, tout comme les modèles de l’époque dont ils sont inspirés, font ainsi preuve d’une véritable débauche de moyens lors de leurs soirées, soirées qui atteignent un niveau de décadence inégalée. Devant faire bonne figure face à la société de jour, on se lâche de nuit pour donner libre court à toutes nos folies. Cette décadence de moyens, d’action et de mœurs s’exprime par une explosion de couleurs, de musique et d’actions tant et si bien que, loin de nous effrayer, elle nous embarque nous aussi, lecteurs, dans sa folie passagère.

Ligne horizontale          Passion & solitude.

         Et au milieu de cette folie, il y en a une sans doute plus folle encore que toutes les autres : l’amour de Gatsby pour Daisy. Comment une romance de jeunesse peut-elle survivre à 20 années de séparation ? Grâce à la passion dévorante d’un homme qui rêve, selon Fitzgerald. En 20 ans, Gatsby s’est totalement fantasmé une vie avec Daisy, il l’a idéalisée, incarnant en elle toutes les valeurs, toutes les aspirations auxquelles il veut toucher. Ce n’est plus réellement Daisy, qu’il veut, mais l’image qu’il s’en est faite. Et c’est cette passion dévorante pour une chimère qui, tout au long de sa vie, le guide et le motive pour chacun de ses actes.

       Mais à force de s’enfermer dans ses rêves, Gatsby se met également à l’écart du monde. Il ne vit plus dans la réalité, n’est plus en adéquation avec la société qui l’entoure et, alors même que la moitié de la ville vient participer aux formidables soirées qu’il organise chez lui, rares sont ceux qui le connaissent ou même le reconnaissent. Il ne participe pas à ces soirées, il s’isole et attend que l’avenir voie ses rêves se concrétiser. Seulement, cette incapacité à s’identifier au présent a un coût : il a pour conséquence une solitude absolue qui le laisse abandonné de tous une fois ce faste passé.

       Un roman qui ne touche pas tout le monde mais, une fois que vous êtes embarqué par l’ambiance crée par Fitzgerald, vous n’oubliez jamais plus Gatsby le Magnifique et sa grandiose folie qui n’a d’égal que sa chute.

19 réflexions sur “Gatsby le Magnifique, de Scott Fitzgerald

  1. Très jolie chronique ! Je l’ai beaucoup aimé aussi, et il m’a fait pas mal penser à Breakfast à Tiffany’s (le livre plutôt), les personnages principaux ont pas mal de similitudes je trouve 🙂 Et j’ai vu le film avec DiCaprio pas longtemps après, j’ai été très agréablement surprise de la fidélité par rapport au livre, j’ai l’impression que tout y est ! Un peu moins emballée par le contraste entre musique électro et décors des années 20, mais c’était un parti-pris et ça ne peut pas plaire à tout le monde ^^

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  2. Tu as fait une jolie chronique avec beaucoup de descriptions et de commentaires sur le personnage et je suis entièrement d’accord avec toi 🙂 Je l’ai lu il y 4 ans et portant je m’en rappelle si bien ! Je l’ai lu et après je suis allée voir le film avec DiCaprio et je n’en avais pas du tout été déçue au contraire cela montrait bien ce que l’on ressent dans le livre 🙂 Le personnage est complexe mais le côté fête/solitude/amour est un élément passionnant dans le livre ! 🙂

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    • Pour avoir lu le livre après, j’ai pu me rendre compte qu’il y avait quelques petites divergences dans le film tout de même. Le rôle du narrateur, par exemple, n’est plus exactement le même^^ Mais l’esprit, lui, est vraiment bien restitué et j’ai aimé qu’ils gardent cette importance du panneau publicitaire avec les yeux géants (j’ai oublié comment c’était nommé, ceci dit !) et autres détails aussi significatifs^^

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    • Ah oui ou je vois ce que tu veux dire mais moi ça ne m’a pas dérangé car dans le film c’est comme si c’était nous qui prenions la place du narrateur, enfin je ne sais pas je l’avais perçu comme ça moi 🙂
      Ah oui le panneau publicitaire qui ressemble à Big Brother 😀

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  3. C’est une très jolie chronique. J’ai moi aussi beaucoup aimé ce roman (le film avait aussi été un coup de cœur lorsque j’étais allée le voir au ciné). Disons que c’est une histoire et une atmosphère que l’on ne peut oublier une fois le roman lu.

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  4. J’ai adoré ce livre! On arrivait vraiment à voir la beauté et le caractère grandiose des fêtes de Gatsby. J’ai trouvé les personnages très bien développés et le roman vraiment prenant! Le film m’a d’ailleurs bluffé car je ne pensais pas qu’il serait possible de retranscrire ces fabuleux décors.

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