Après mon article sur Almuric, je vous avais promis, chers lecteurs, de vous parler un peu des autres nouvelles présentes dans l’édition de Bragelonne. Une fois n’est pas coutume, je ne vous ferai pas attendre plus longtemps pour m’attaquer au « Jardin de la peur » de Robert E. Howard.
Dans cette courte nouvelle, Howard met en scène James Allison, un personnage mourant qui se remémore ses vies antérieures. Plus particulièrement, il nous fait le récit d’une période lointaine dans laquelle il fut Hunwulf l’Errant, puissant guerrier qui mit fin au règne de terreur d’une espèce cruelle en combattant son tout dernier représentant qui a commis l’erreur d’enlever sa femme.
Réincarnation & forces cachées.
Si Howard nous avait habitué à parler de la mort dans ses œuvres, mettant en scène des combats sanglants avec une régularité chronique, il nous a rarement parlé aussi franchement de ce qui pouvait bien se trouver après la mort. « Le Jardin de la peur », pourtant, est une nouvelle entièrement construite sur l’idée de la réincarnation. James Allison, son héros, se souvient de toutes ses vies antérieures au moment de sa mort et nous narre l’une de ses aventures dans une vie fort éloignée. Plus intéressant encore, James Allison révèle aussi se souvenir être passé par d’autres formes avant de devenir humain : il a été aussi bien animal que végétal, accordant ainsi une âme à tout être vivant et rejoignant en de nombreux points la conception hindouiste de la réincarnation. L’idée générale est que l’âme est amenée à s’améliorer au fil de ses vies pour atteindre un niveau d’incarnation de plus en plus évolué. On fait ainsi le lien assez aisément avec les thèmes récurrents de l’auteur : symbiose avec la nature, respect de la vie, supériorité de l’Homme et capacité à se dépasser. À travers ces réflexions, on sent le questionnement personnel de l’auteur qui se suicidera peu de temps après avoir achevé cette nouvelle.
De même qu’Howard recrée à nouveau un héros tout en muscles pour cette nouvelle histoire, « Le Jardin de la peur » met également en scène une demoiselle en détresse tout à fait classique des récits de pulp fiction. La belle amante du héros se fait ainsi enlever par l’antagoniste principal et attend d’être délivrée par son puissant guerrier. Pourtant, là où la nouvelle nous surprend, c’est quand cette jeune femme prend finalement en main son rôle d’héroïne juste avant le dénouement, volant au secours d’Hunwulf en terrassant la créature démoniaque de ses propres mains. Howard détourne un rôle classique pour en révéler les forces cachées. Il en va de même pour un champ de fleurs décrit dans la nouvelle et qui apparaissent comme carnivores et terriblement effrayantes une fois un ennemi tombé entre leurs… épines ? La beauté et la faiblesse apparentes peuvent se montrer tout aussi redoutables que le plus grand des guerriers comme un récit de pulp fiction peut receler une morale aussi grande que celle du meilleur des romans.
En bref :
Si Howard réutilise son motif fétiche du héros invincible face aux ennemis dans « Le Jardin de la peur », il le fait cette fois dans l’idée de nous propose rune toute nouvelle forme de réflexion, plus torturée que jamais. Entre regrets du passé et forces mystérieuses, l’auteur nous propose de voir au-delà des apparences pour s’interroger sur la nature profonde de l’univers.
J’adore le fantasy et l’histoire a l’air vraiment sympa ! Surtout le côté réincarnation 🙂
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C’est un thème qui m’a un peu surprise, chez Howard, mais la façon dont il mêle deux façon de penser et deux visions du monde en un même personnage est vraiment chouette^^
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Il faut vraiment que je me mette à lire cet auteur! Depuis je temps que je le dis….
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Ahah ! Oui ! Surtout que ce sont majoritairement des nouvelles d’une trentaine de pages, Howard, donc ça se glisse facilement entre deux livres de ta PAL… Je dis ça, je dis rien :p
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