Cela faisait quelques mois que je ne vous avais plus parlé de mon partenariat avec CKR Éditions, mais voilà que le bal repart avec le deuxième tome de leur saga Les Légendes de la Moïra : Le Serpent et la reine de Gavriel Howard Feist. Il m’aura fallu retourner jeter un coup d’œil au premier épisode pour m’en souvenir clairement après tout ce temps et pourtant, une fois cela fait, je me suis vite retrouvée de nouveau plongée dans l’ambiance.
« Au large du continent, sur une terre aux paysages sauvages où se mêlent hautes montagnes, rivières tumultueuses et vastes forêts, les Hommes, les Elfes et les Orques tentent, tant bien que mal, de préserver une harmonie aussi précieuse que précaire. Forgée cinq cent ans plus tôt, l’alliance des Hommes et des Elfes sombre peu à peu dans les brumes de l’oubli. Les liens du passé se distendent, tandis que l’ancien règne de terreur du Maître et de son Triangle Noir ressurgit des profondeurs de la forêt, menaçant l’équilibre de l’île toute entière. »
Sexisme & temporalité.
Dans ce second épisode, l’héroïne échappe de peu à une insémination forcée par les ennemis qui l’ont capturée. Autrement dit, même si le mot n’est jamais utilisé dans le texte, elle passe à deux doigts de se faire violer. Néanmoins, c’est une héroïne forte et combative que l’auteur nous présente là, prête à mourir en se battant plutôt que de se laisser soumettre. On pourrait alors supposer une tendance féministe à l’épisode mais, à peine sortie de ce mauvais pas, l’héroïne se voit imposer un baiser par son sauveur pour l’avoir aidée à s’évader. Baiser qu’elle ne refuse pas, et auquel elle finit même par prendre goût. Même si le narrateur laisse sous-entendre que ce baiser était bien plus qu’un simple baiser – rien de pervers, j’entends par là un acte chargé de magie -, le message demeure tout de même, pour moi, assez ambigu : la femme reste réduite à son pouvoir de séduction et finit, malgré tout, par se soumettre aux volontés de l’homme.
Comme dans le premier épisode, Gavriel Feist joue sur la temporalité de son récit en nous faisant suivre deux intrigues prenant place à deux époques différentes : l’une se déroule « de nos jours » selon l’intitulé consacré, et l’autre prend place dans un passé pas si lointain, cinq ans plus tôt. Même si, dans l’immédiat, on ne comprend pas forcément en quoi ces deux intrigues peuvent être liées malgré la distance temporelle, on se doute cependant que lien il y a et cela crée une certaine attente pour le lecteur. On suit en effet les personnages en attendant un point de convergence entre ces différentes époques, l’évènement qui les reliera ensemble. Cela confère également une certaine profondeur à l’univers dépeint par Gavriel Feist qui, en s’inscrivant dans le temps, gagne une force historique certaine. L’univers s’inscrit dans le temps, il possède une Histoire, une politique et une cosmogonie comme toute société civilisée développée et prend ainsi corps sous les yeux du lecteur.
En bref :
Gavriel Feist nous propose là un deuxième épisode des Légendes de la Moïra qui s’inscrit bien dans la lignée du premier, continuant à exposer la situation d’énonciation tout en proposant un peu plus de profondeur à son univers. L’auteur instaure volontairement un côté très sombre à son histoire, nous entraînant dans des mœurs humaines qui ne font pas partie des plus glorieuses mais qui ont le mérite d’être réalistes, en espérant qu’il n’oublie pas pour autant, par la suite, les messages positifs qu’il avait pourtant commencé à instaurer dans le premier épisode.
Honte a moi, tellement de livres à lire en ce moment, que j’ai du faire des choix. J’ai pas encore commencé mes 2 partenariats de CKR 😦 . J’espère trouver un moment avant la fin du mois.
J’aimeJ’aime
Je me suis aussi un peu retrouvée au dépourvue face à cet envoi, à devoir choisir entre différentes lectures ! C’est pour ça que j’ai commencé avec celui-ci, assez court pour être lu en une soirée, et que j’espère trouver le temps plus tard pour Nekromantia dont l’épisode est un peu plus long.
J’aimeAimé par 1 personne