Découvrons… Big Game, de Dan Smith

       Une envie de petite lecture rapide m’a récemment faite me tourner vers le roman Big Game de Dan Smith, inspiré du film homonyme. J’étais curieuse de voir ce que donnait un livre inspiré d’un film, plutôt habituée à l’inverse, et je dois dire que ça donne un style très visuel, qui me laisse imaginer chaque scène très nettement, visualisant presque le mouvement des caméras suivant les actions décrites.

        L’histoire est celle du jeune Oskari, qui fête ses treize ans. Or, dans sa tribu, à cette occasion, on doit passer une nuit à chasser en forêt afin de symboliser son passage à l’âge adulte. Mais en lieu et place de gibier, c’est sur une attaque terroriste visant le président des États-Unis que tombe Oskari.

Ligne horizontale          Courage & estime.

          Oskari est la figure même du anti-héros, qui semble faible et sans qualités aux yeux des autres, mais surtout à ses propres yeux. Manquant de confiance en lui et mésestimé par son entourage, il a besoin de faire ses preuves pour gagner la fierté dont il est dépossédé. Et c’est justement le cœur de l’épreuve qu’il doit affronter : il doit trouver ce qu’il a au fond de lui, prouver son mérite et conquérir la reconnaissance de ses pairs alors même qu’il s’en sent incapable. Et en cela, Oskari attire aussitôt l’empathie du lecteur mais aussi le respect de celui-ci qui, lui, décèle le grand courage qui sommeille en celui qui se lance bravement dans une épreuve qu’il est pourtant persuadé de ne pouvoir surmonter. C’est une fois livré à lui-même, face à une situation qui dépasse tout ce qu’il avait imaginé, qu’Oskari va pouvoir se découvrir, révéler toute l’étendue de son courage et surprendre tous ceux qui refusaient de croire en lui. La vraie preuve de courage décrite dans ce roman n’est pas de passer cette terrible nuit en forêt mais bien de tout tenter pour sauver une personne qui le mérite, par sens de l’amitié et de la justice, alors même que l’espoir d’y parvenir semble des plus minces.

         C’est également dans cette forêt qu’Oskari va avoir l’occasion de gagner l’estime de chacun. En effet, la forêt est censé lui envoyer un gibier digne de l’homme qu’il va devenir – autrement dit, il sera plus respecté par sa tribu s’il ramène un ours ou une biche que s’il ramène un lapin ou un volatile – et ce n’est finalement nul autre que le président des États-Unis que la forêt lui envoie. Cette rencontre est donc une métaphore pour l’immense potentiel qui sommeille en ce garçon pourtant incapable de le voir. C’est donc l’homme étant considéré comme le plus puissant du monde qui va aider Oskari à prendre confiance en lui, à développer son estime de soit, non seulement en comptant sur son aide mais aussi en lui prouvant que tout un chacun peut accomplir de grandes choses, mêmes en ayant ses propres faiblesses. C’est une véritable petite leçon de philosophie que dispense le président à Oskari, qui apprend à accepter ses faiblesses sans se laisser arrêter par elles et à développer ses qualités propres pour conquérir enfin l’estime de tous. Cela, on le voit très nettement grâce à un symbole central du livre : l’arc ancestral dont doit se servir Oskari pour chasser et qu’il ne parvient pas à bander, sauf à la toute fin du roman. Alors qu’on pensait qu’il représentait sa faiblesse physique, il s’agissait en fait seulement de prendre confiance en lui pour dépasser les limites qu’il s’était jusqu’alors lui-même imposé par peur d’échouer.

Ligne horizontale          En bref :

          Big Game est un roman très agréable à lire, véhiculant un message réellement positif sur le développement de soi et l’estime personnelle. Il ne faut pas s’attendre à une lecture qui va bouleverser votre vie, puisque l’histoire reste relativement simpliste mais elle dépasse tout de même l’attente qu’on pourrait avoir d’un simple « livre d’action » en nous proposant non seulement une intrigue haletante mais aussi des personnages intéressants qui oublient les clichés habituels pour offrir une plongée dans la sensibilité humaine.

3 réflexions sur “Découvrons… Big Game, de Dan Smith

    • Ah ! Il faudra que je voie le film aussi pour me faire mon avis dessus. Mais j’aime mieux laisser passer un peu de temps avant, histoire de ne pas être dans la comparaison constante, scène à scène, sinon je risque de bloquer aussi^^

      Aimé par 1 personne

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