Mon été n’a pas été très prolifique en nouvelles lectures pourtant, s’il y a bien quelque chose capable de me sortir de toute panne de lecture, c’est bien le Disque-Monde. C’est pourquoi j’ai bien avancé dans cette saga que j’adore ces derniers temps et, comme je refuse de passer à côté le bonheur de vous en parler, je vous propose d’aborder ce quinzième tome des Annales du Disque-Monde, intitulé Le Guet des Orfèvres, par un article un peu plus court qu’habituellement pour le découvrir ensemble.
Le Guet des Orfèvres est le deuxième tome constituant ce qu’on appelle communément « Le Cycle du Guet », c’est-à-dire qu’il met en scène le Guet de Nuit, sorte de police municipale d’Ankh-Morpork, grande capitale hétéroclite du Disque-Monde. Nul besoin, donc, de se lire 14 livres avant d’attaquer celui-ci : lire Au Guet ! sera bien suffisant pour se plonger dans l’histoire. Dans cette histoire, justement, le Guet décide de s’agrandir et d’accueillir dans ces rangs trois nouvelles recrues choisies sur des critères bien particuliers : un nain, un troll et une femme sont ainsi les nouveaux représentants des minorités morporkiennes et vont enquêter ensemble sur une série d’assassinats bien étranges.
Autorité & « espécisme »
Le Guet, forcément, c’est une organisme policier qui obéit aux règles traditionnelle de la hiérarchie. Naturellement, l’obéissance à l’autorité devrait y être de mise mais comme rien ne se passe comme il le devrait sur le Disque-Monde, l’ordre civilisé des choses est légèrement bouleversé et l’importance du grade militaire passe sous une qualité bien plus efficace pour se faire obéir : le charisme naturel. En effet, nous savons depuis Au Guet ! – d’où la nécessité de simplement lire ce livre avant de commencer Le Guet des Orfèvres – que l’un des protagonistes du Guet – je vous laisse découvrir lequel – a du sang royal caché dans ses veines. Il ne le sait pas lui-même et pourtant, il se dégage ainsi de lui une autorité naturelle, héritée de générations d’ancêtres ayant dirigé des armées toute leur vie. L’auteur se moque ainsi gentiment à la fois des monarchies héréditaires et des grades militaires vides de sens, replaçant le pouvoir là où il devrait se trouver naturellement : entre les mains de ceux qui savent s’attirer l’admiration du peuple par leur charisme et leur bon sens.
Nous le savons depuis un moment maintenant : Terry Pratchett aime faire passer des messages forts dans ses romans sous couvert de l’humour. Il est donc évident que ce nouveau tome des Annales du Disque-Monde ne fait pas exception à la règle, c’est pourquoi nous retrouvons dans celui-ci une critique acerbe de ce qu’il appelle « l’espécisme » , c’est-à-dire une certaine tendance des hommes, des trolls et des nains à se juger, à se battre et à véhiculer des clichés en fonction de l’espèce de chacun. Vous l’aurez compris, à travers de l’espécisme, c’est bien la question du racisme que l’auteur nous propose de mettre en perspective dans ce roman, montrant clairement, en grossissant le trait, ce que ces jugements basés sur des critères extérieurs peuvent avoir de ridicule.
Le mot de la fin
Si vous ne souhaitez pas vous lancer dans Les Annales du Disque-Monde en entier dès maintenant, le « Cycle du Guet » est un très bon moyen de débuter car il propose un nombre de livres assez restreint et promet immédiatement une très bonne qualité – meilleure que les premiers tomes du Disque-Monde, je dois le reconnaître. Ainsi, je conseille très volontiers de lire Au Guet ! puis Le Guet des Orfèvres comme première découverte de l’auteur afin d’aborder des sujets de société par le biais du rire, tout en courant d’aventure en aventure dans un univers toujours aussi déjanté.
Un auteur qu’il faudra que je lise un jour…!!
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J’ai commencé par Le Fabuleux Maurice et ses rongeurs savants, puis j’ai attaqué les Annales du Disque-Monde dans l’ordre de publication. En cours de route, j’ai lu Au guet ! et j’ai été ravie de découvrir ces bras cassés 😉 Actuellement, je suis dans le tome 14 Nobliaux et Sorcière et j’avance au rythme d’une tortue (mais il parait que c’est bien, ce n’est pas la Grande A’Tuin qui me dira le contraire 😉 )
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